Depuis ce jeudi 7 juin, le retrait de la cotation totale d’EDF est effectif. Lancée en automne 2022, cette sortie de la bourse intervient dans le cadre de la renationalisation de l’entreprise. Le but pour l’État est de remettre EDF sur pied, après la quasi-faillite de l’entreprise depuis sa privatisation partielle il y a dix-huit ans.

EDF est repassé, hier, sous le contrôle total de l’État. La société qui produit et fournit de l’énergie à des millions de foyers à travers l’Hexagone a été renationalisée pour mieux être sauvée. Dans la foulée, l’entreprise est sortie de la Bourse.

Nationaliser pour mieux reconstruire

La décision stratégique de renationaliser l’entreprise a été motivée par la nécessité de relancer le programme nucléaire français et de faire face à une crise énergétique amorcée par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Le but est également de répondre à l’urgence climatique en produisant une énergie décarbonée.

La renationalisation complète d’EDF permettra de “réaliser dans les meilleures conditions possibles le programme de construction de six nouveaux EPR” a souligné le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. À court terme, cette opération permettra avant tout de sauver ce mastodonte de l’industrie française, qui exploite 18 centrales nucléaires françaises et plus de 400 installations hydroélectriques, d’une faillite tout aussi inévitable qu’inenvisageable.

L’ouverture du capital d’EDF en 2005 intervenait dans le cadre de la privatisation partielle de l’entreprise. L’objectif était de céder 15 % du capital de la société sur le marché boursier afin de générer des revenus d’environ 8 milliards d’euros pour l’État. Parallèlement, cette initiative visait par ailleurs à établir un “un bel exemple d’actionnariat populaire”, selon le Premier ministre de l’époque, Lionel Jospin.

Seulement, presque deux décennies plus tard, le bilan est catastrophique. Si bien que le gouvernement français a décidé de renationaliser l’entreprise en juillet 2022.

Sortir EDF de la tempête

L’objectif principal de cette opération, du point de vue de l’État, est de sécuriser les conditions de financement d’EDF : l’entreprise est confrontée à une dette nette de 64,5 milliards d’euros et est sous la menace d’une dégradation de sa notation par les agences de notations.

Jusqu’à présent, les résultats semblent positifs dans cette perspective : S&P Global et Moody’s ont maintenu la notation de crédit à long terme du groupe EDF inchangée. Bien que la notation intrinsèque de l’énergéticien ait été dégradée, cela a été compensé par un renforcement des critères de soutien public pris en compte dans les évaluations des agences de notation.

En outre, pour l’État, le retrait de la cote vise à accorder une plus grande flexibilité à l’exécutif pour négocier avec Bruxelles les modalités de financement de la construction des nouveaux réacteurs, ainsi que les conditions de rémunération des réacteurs historiques. La régulation actuelle, connue sous le nom de « l’Arenh« , doit prendre fin d’ici à 2025.

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